(Archives CNI)
Sept jours de grève pendant les fêtes, pour faire entendre leur voix. C’est à une véritable « semaine noire », du 25 décembre au 31 janvier, qu’appelle l'Organisation nationale syndicale des sages-femmes (ONSSF). Les raisons de leur colère ne manquent pas : manque de reconnaissance, d’effectifs, salaire insuffisant, conditions de travail… Les nombreux mouvements menés tout au long de l’année n’auront donc pas à suffi à obtenir satisfaction. « Les sages-femmes sont exaspéré.e.s par le mépris du gouvernement face aux messages d’alerte portés par la profession », peut-on lire dans le communiqué de l’ONSSF.
Comme annoncé en octobre: Les sages-femmes feront de nouveau grève du 24 décembre au 31 décembre !
— Organisation Nationale Syndicale des Sages-Femmes (@onssf) December 23, 2021
Pour une révision des décrets de périnatalité, pour un statut médical, pour une revalorisation salariale à la hauteur de nos compétence et du niveau de responsabilité 💪 pic.twitter.com/KoxftyLi43
Une profession méconnue
« Les raisons de cette contestation sont très anciennes : j’ai vingt ans de diplôme et j’ai l’impression que ça fait vingt ans que je fais grève », confie Stéphanie Brun, présidente du conseil de l’ordre des sages-femmes de Corse-du-Sud. Cinq ans d’études après le baccalauréat, bientôt six, et une responsabilité médicale de la mère et de l’enfant, les sages-femmes remplissent des missions cruciales mais trop souvent méconnues. Et c’est un premier problème pour Stéphanie Brun : « Les gens ne connaissent pas la profession de sage-femme, du coup elle a peu de presse auprès des futures générations et aujourd’hui, on assiste une crise de foi ». Une pénurie de vocations qui induit « beaucoup de choses très inquiétantes pour la santé des femmes et des nouveaux-nés », comme la fermeture de maternités, de plages d’échographie, de séances de préparation à la naissance, de consultations…
À cette méconnaissance s’ajoute l’absence de reconnaissance financière : « 1 600 euros en début de carrière, personne avec un bac plus cinq ne veut travailler autant pour gagner si peu ! ». Et la revalorisation annoncée par le gouvernement ne semble pas rassurer la profession. Celle-ci « ne rattrape pas le retard pris par la profession et est inégalitaire en écartant les sages-femmes territoriaux.ales et les enseignant.e.s. », indique l’ONSSF.
À cette méconnaissance s’ajoute l’absence de reconnaissance financière : « 1 600 euros en début de carrière, personne avec un bac plus cinq ne veut travailler autant pour gagner si peu ! ». Et la revalorisation annoncée par le gouvernement ne semble pas rassurer la profession. Celle-ci « ne rattrape pas le retard pris par la profession et est inégalitaire en écartant les sages-femmes territoriaux.ales et les enseignant.e.s. », indique l’ONSSF.
Des effectifs « suffisants » en Corse
Aujourd’hui, les 200 sages-femmes de Corse restent encore mieux loties que leurs consœurs du continent. « On ne se bat pas pour nos conditions locales, on a beaucoup de chance ici », reconnait Stéphanie Brun. Sur l’île, la présidente juge les effectifs « suffisants » par rapport au nombre de naissances. Mais par solidarité, nombre de sages-femmes insulaires, « entre 50 et 80 % » soutiennent le mouvement national. Comme depuis le début des actions. « Le mouvement a un écho ici, pas forcément en termes d’actions médiatiques, mais les consœurs se déclarent grévistes, et, ensuite, d’un point de vue ordinal, on essaie de sensibiliser les élus pour que ces personnes remettent la sage-femmerie au cœur des préoccupations ». Et les prochaines échéances électorales pourraient, elles l'espèrent, jouer en leur faveur.